Un peu d'histoire

Tous les ans, le lundi de Pentecôte est célébrée la fête du Pré de la Fadaise anciennement appelée Prat Contast. Cette tradition locale remonte à l'an 1211. Dans la guerre contre les Albigeois, les jeunes gens du Bourg, armés de piques, délivrèrent par un coup de force un des leurs fait prisonnier et le rendirent à sa mère qui était veuve. Cette femme reconnaissante envers les libérateurs de son fils leur donna le lundi de la Pentecôte une fête équestre dans le pré qui lui appartenait. Pour consacrer le souvenir impérissable de cette délivrance, on convint que cette fête serait célébrée annuellement à perpétuité.

Aujourd'hui, et malgré l'abolition du jour férié, le lundi de Pentecôte reste le jour où les gens du village et des alentours se réunissent pour faire la fête et un cortège se forme dans le village. On y trouve dans l'ordre : les musiciens qui jouent l'air traditionnel, un groupe folklorique, le drapeau, des enfants costumés en soldats portant casque et « piques légendaires », le maire à cheval précédant des cavaliers en habits d'époque, le blason du pré et le blason du Bourg, des chars et voitures fleuris. Et c'est à midi solaire (14 h) que le cortège prend le départ suivi par les habitants du village et des communes environnantes. Tous en grande foule se dirigent vers le pré situé dans la vallée du Girou à 2 km environ au nord du village. Dans ce pré d'un hectare et demi environ, l'usage veut qu'une surface, à l'entrée, d'environ 14 ares, soit préalablement dépouillée d'herbe par le propriétaire, comme pour indiquer que l'entrée est libre. L'herbe doit être intacte dans tout le reste du pré, afin que les chevaux puissent y paître et y prendre leurs ébats en toute liberté. C'est là que vont se dérouler les festivités. La musique s'installe dans l'emplacement réservé. Les danses commencent, on court, on s'amuse, on rit, la consigne est : « dans le pré aucune fille debout », les téméraires sont transportées et roulées dans l'herbe mais délicatement si l'on veut bénéficier du « poutou » autorisé. On va ramasser l'herbe d'amour gage de fidélité, conservé précieusement jusqu'au prochain bouquet cueilli l'année suivante. Les cavaliers se préparent, s'alignent et c'est le départ de la course. Après trois tours souvent semés de péripéties, le cavalier arrivé le premier est déclaré roi de la fête. Il choisit, parmi les jeunes filles, sa cavalière du village qui devient reine, il lui offre une couronne de fleurs blanches qu'il va déposer sur sa tête. Le roi prend en croupe la reine et se place à la tête des cavaliers qui choisissent aussi chacun leur cavalière formant ainsi le « reinage ». À 15 heures (solaire) le cortège se reforme et quitte le près accompagné de la foule pour retourner au village. Au terme du circuit tout le cortège se disperse, se mêle à la foule. La musique prend la relève, les danses commencent, les baraques foraines et les manèges nombreux sont investis. Un grand feu d'artifice marque le début du bal de nuit qui se terminera très tard.